Un café psycho pour apprendre à gérer ses émotions :
Et bien voilà, notre premier « café bien-être et psycho » vient d’être inauguré. La thématique portait sur la gestion des émotions ou comment en faire de solides alliées.
En effet, bien souvent nous considérons nos émotions comme des obstacles, des erreurs ou des faiblesses. Cette pensée nous incite alors à vouloir les canaliser, les contrôler et les empêcher de se manifester : qui a envie de rougir ou de montrer son trouble face à une personne qu’elle connaît à peine ou son embarras dans telle situation personnelle ou professionnelle ? Pourtant, comme nous le verrons par la suite, les émotions sont là pour nous guider, pour nous aider à nous orienter, à nous adapter aux différentes situations, à faire les bons choix, avec pour objectif de nous conduire vers notre principale destination : la satisfaction de nos besoins.
Au cours de ce café, nous avons abordé différents points, que je reprends ici. Avant de découvrir comment gérer ses émotions, nous avons cherché à savoir :
- Quelles étaient les différentes émotions,
- Comment elles surgissaient, afin de mieux comprendre ce qu’est une émotion, pourquoi elle se manifeste et à quoi elle nous sert.
- Nous avons ensuite abordé la question des réactions que l’on peut avoir face à elles, et vu comment elles évoluaient lorsque nous ne tenons pas compte de leur message.
- Enfin, nous avons découvert une des manières possibles de les « gérer ».
La première question est lancée : quelles émotions reviennent le plus souvent dans votre vie, lesquelles connaissez-vous le mieux ? Certaines personnes ont cité le stress, l’angoisse, d’autres la colère, la joie… et au fil de la discussion, nous avons découvert qu’il y existait différentes sortes d’expériences émotives au point de se demander, « mais finalement : qu’est-ce qu’une émotion et que n’est-elle pas ? »
1 / Nous avons vu ainsi qu’il existait différents types d’émotions, des plus simples aux plus complexes. On distingue quatre catégories d’émotions qui sont :
- Les émotions simples : c’est à dire les émotions dans leur plus simple expression ; elles expriment la satisfaction ou l’insatisfaction par rapport à un besoin… Ex. : plaisir, joie, ravissement, ennui, tristesse, déception, colère. Parmi ces émotions simples on trouve ce que l’on appelle les émotions fondamentales : (fondamentales car les expressions faciales identifiées appartiennent aux cultures du monde entier) au nombre de 4 ou de 6 selon les différents courants : joie, colère, tristesse, peur (+ dégoût et surprise).
- Les émotions mixtes : appelées ainsi, car elles se composent de plusieurs expériences émotives : envie, jalousie, mépris, culpabilité, honte… Ex. : l’envie nous fait croire que notre situation serait meilleure si nous possédions ce que l’autre détient. Elle exprime à la fois la tristesse, l’irritation et la haine envers celui qui possède le bien que nous n’avons pas.
- Les émotions repoussées : à connotation corporelles : nausée, tension musculaire, migraine, nœud à l’estomac, etc..
- Les pseudo-émotions : qui ne sont pas non plus des émotions en tant que telles mais des expressions imagées, des états, des attitudes, des évaluations. Ex. : je suis blême, je me sens petite, je me sens stressée, timide… La timidité par exemple est le désir de se cacher pour ne pas s’exposer au jugement de l’autre, elle exprime la peur de ne pas être à la hauteur et implique un comportement d’évitement.
2/ Par la suite, nous nous sommes intéressés à la manière dont ces émotions survenaient, quand et comment elles se produisaient, pour mieux définir finalement ce qu’est une émotion, pourquoi elle se manifeste et en vue de quoi.
Nous en avons ainsi déduit qu’une émotion est un état interne qui se manifeste en réaction à un événement, un environnement, un comportement souvent inadapté, etc…, qu’elle est également le reflet ou la conséquence de nos pensées. Elle se manifeste par un ensemble de sensations et critères physiologiques qu’elle évalue… et puis avant tout, une émotion est une évaluation par rapport à nos critères ou à nos valeurs qui ont été soit satisfaites soit frustrées… Ex. : je suis allée chez le coiffeur, et mon mari ne l’a même pas remarqué : déception, frustration par rapport à mon attente….
Ceci étant posé, nous comprenons tout de suite mieux la signification de nos émotions et le rôle qu’elles jouent dans notre vie. Car finalement, elles sont là pour nous délivrer un message et nous alerter (ou nous conforter). Leur rôle et fonction est de nous informer sur l’effet des événements, de nos actions, de nos choix et de nos propres pensées sur notre équilibre intérieur, sur la satisfaction ou non de nos besoins, et par conséquent sur la direction à prendre… Elles sont finalement notre boussole, pour nous aider à nous orienter, à nous adapter à chaque situation de notre vie, à éviter les obstacles, les dangers qui se trouvent sur notre chemin, à faire les bons choix ou les corriger si nous nous sommes trompés…
Si nous prenons l’exemple de la peur qui est une émotion que nous n’aimons pas, que nous enseigne-t-elle et que nous permet-elle ? Et bien la peur est une émotion d’anticipation qui nous avertit de la possibilité d’un danger tout en déclenchant des réactions physiques pour nous aider à y faire face efficacement : vision plus précise, réflexes plus vifs, moins de sensibilité à la douleur… Elle nous prépare au combat ou à la fuite.
Alors, bien sûr, nous n’aimons pas être en proie avec nos émotions et préférerions les éviter, cependant, à quoi ressemblerait notre vie sans émotion ? Que serait une vie sans amour, sans beauté, justice… ? Nous perdrions tous nos repères et serions incapables de nous orienter, de faire des choix en fonction de ce qui nous importe vraiment. Cela amènerait à une perte de contact totale, perte de sens, et à un « no man’s land », car, pas d’émotion = pas de vie.
3/ Pourtant, nous remarquons que nous avons tout un panel de comportements inadaptés face à ces émotions que nous avons trop souvent tendance à refouler.
Certains les expriment telle une cocotte minute sous peine d’exploser… mais souvent à mauvais escient et pour la mauvaise chose : ex. j’ai passé une journée abominable au travail, j’ai perdu des clients, je me suis mal entendu avec mes collègues, mon patron m’a fait des reproches, j’ai peur de perdre ma place… je me suis contenu…. Le soir j’arrive à la maison, ma femme m’a préparé un plat que je n’aime pas, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase et je me mets dans une colère monstre qui, n’a rien réglé, car elle était démesurée et ne portait pas sur l’objet réel de ma colère (et de ma peur)… Je suis encore plus en colère contre moi et ce qui s’est passé… etc…
D’autres les étouffent, les répriment… mais s’ensuit une accumulation de frustration avec un effet rebond car plus on s’efforce de ne pas y penser, plus on y pense. On peut aussi détourner leur sens en les considérant comme des obstacles ou des faiblesses, un manque de maîtrise personnelle…
On peut encore chercher à les tromper ou à les distraire… en tournant son esprit vers autre chose, en appelant un proche, en allant faire du sport, etc. Mais encore une fois, elles restent bien présentes.
Et finalement, on s’aperçoit que les émotions sont tenaces, et que du fait de la fonction importante qu’elles remplissent pour nous, pour notre bien-être, notre santé et notre intégrité, elles trouveront toujours le moyen de se manifester jusqu’à ce que nous les entendions…
Comment continuent-elles à se manifester lorsque nous restons sourds ? Quels moyens trouvent-elles pour nous avertir que nous nous éloignons de notre chemin ?
Dans un premier temps, nous avons vu que nous avons tendance à contester, repousser l’émotion, ou la détourner. Il s’ensuit une accumulation de frustration, une montée en intensité… Les frustrations devenant trop importantes à force de se répéter et s’accumuler, on va arriver à une situation de déception, de désespoir, pensant ne plus pouvoir parvenir à une solution. On se ferme, on étouffe ses émotions, on choisit l’indifférence, on choisit de ne plus rien ressentir, et de s’éteindre. Ensuite, toutes les petites choses secondaires vont prendre de plus en plus d’importance, s’ensuit : dépression, angoisse, phobie, stress, migraines, maux de dos… et toutes les réactions secondaires. La situation étant urgente on va alors partir à la recherche de satisfactions illusoires et compensatoires (besoin de retrouver du plaisir, de retrouver des sensations, de se sentir vivant) : recherche de plaisir, d’admiration, d’attention constante, aventures, dangers… Survient alors un risque de dépendance et d’insatiabilité car le besoin que l’on cherche à combler n’est pas le bon : l’admiration ne remplacera jamais le besoin d’être aimé… Viennent alors les complications physiques : ulcères, troubles cardiaques, insomnies, maladies diverses : on somatise et s’ajoute après la tournée des médecins et des guérisseurs en tous genres…
4/ Alors, sachant cela et comprenant le rôle des émotions dans notre vie, de quels moyens disposons-nous pour réagir autrement et d’une façon plus mature ?
C’est ce que nous avons vu avec un outil dérivé de la Programmation Neuro-Linguisitque ou PNL, appelé « transformer l’émotion en feed-back » que nous avons adapté pour le rendre utilisable par tous. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit tout simplement de prendre du recul par rapport à l’émotion qui se manifeste, afin d’en avoir un retour d’information qui nous servira à nous adapter en conséquence.
Comment cela fonctionne-t-il ?
Le premier point est tout d’abord de prêter attention à son émotion qui est un signal bien particulier et bien précis. Quelle est cette émotion que je ressens, qu’est-ce que je ressens et où ? Une fois reconnue, on va pouvoir entamer un dialogue avec elle pour comprendre sa fonction, comprendre ce qu’elle a à nous dire et prendre du recul sur les événements. On va pouvoir se poser différentes questions : pourquoi est-elle là, qu’a-t-elle à me dire, qu’est-ce qui dans telle situation ou dans ma vie est insatisfait ? Quelle attente et quelle valeur n’a pas été respectée dans ce contexte précis ? Puis prendre un peu de recul : cette attente était-elle adéquate, appropriée dans ce contexte, dans cette situation ? Cette attente dépendait-elle de moi, était-elle sous mon contrôle ? etc… Et une fois les réponses aux questions étant trouvées, il ne nous reste plus qu’à effectuer des changements en termes d’attente, de valeurs, d’objectifs et autres critères en fonction de ce que nous avons découvert et compris…
Testant cela au cours du café, nous avons découvert qu’il peut arriver que la peur de parler en public peut traduire dans certains cas, une trop grande importance que l’on accorde aux personnes ou à ce que l’on fait… que certaines inquiétudes face à l’avenir demandent parfois seulement de lâcher prise et de réapprendre à se faire confiance ou à faire confiance à l’autre, que certaines frustrations que l’on éprouve face à un supérieur hiérarchique peuvent être liées à une confusion entre ce que l’on attend d’une relation amicale et d’une relation professionnelle… Il suffit alors parfois tout simplement d’en prendre conscience et d’effectuer quelques changements pour retrouver sa sérénité.
En conclusion, nous pouvons dire que si nos émotions sont un mauvais maître, elles n’en demeurent pas moins un bon serviteur. Apprendre à gérer ses émotions nous apprend à mieux nous connaître, mieux nous aimer, nous aide à aller dans le bon sens, à nous ouvrir à l’autre, à développer notre confiance et notre estime personnelle, à entretenir de meilleures relations tant avec soi qu’avec les autres. Développer son intelligence émotionnelle est le fondement de la maîtrise de soi, de la réussite sociale, elle permet de vivre une vie plus heureuse, plus épanouie et plus saine. Il est donc essentiel d’avoir le courage de les regarder en face et la ténacité nécessaire, mais quand ça devient trop lourd et qu’on n’y arrive plus seul, il est bon de ne pas rester isolé et de rechercher de l’aide auprès d’un professionnel.
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